Histoire - Fantastique - Autres

D'où venait l'OR des Templiers ?

Un Moine qui, au nom de Dieu, perce les poitrines et défonce les têtes, vous y croyez, vous ?

Et pourtant, cela a un nom : un Templier.

 

 


Nous sommes en 1118, les Croisés viennent de conquérir la Terre Sainte.


Mais pour les chrétiens qui y affluent en pélerinage, les routes restent dangereuses.
C'est pour les rendre plus sûres qu'est créé l'Ordre des Templiers.

Bien sûr, la Bible condamne le meurtre mais l'Eglise s'en accomode : ces moines soldats mènent une guerre défensive contre les "Infidèles". En clair, ils tueront pour la bonne cause.


D'ailleurs, le Pape Innocent II



a donné son feu vert : "Vous avez été désignés par le Seigneur, défenseurs de l'Eglise Catholique et Pourfendeurs des ennemis du Christ", écrit-il en 1129.

Du coup, l'ordre devient officiel et connaît un succès fou.
Le Maître Hugues de Payns,



Chef des Templiers, recrute en France à tour de bras.

Les dons affluent. Les premiers biens acquis sont ceux des frères eux-même, qui font voeu de pauvreté à leur entrée dans l'Ordre. Et toute l'Aristocratie contribue en offrant terres, châteaux, argent.

 


En 1131, le Roi Alphonse 1er d'Aragon



cède aux Templiers ni plus ni moins que son...Royaume ! Comme il n'a pas d'héritier, il est ainsi assuré qu'après sa mort, son trône ne tombera pas aux mains d'un rival.

Et puis, Alphonse peine à défendre son royaume contre les musulmans qui occupent une partie de l'Espagne. Le cadeau est empoisonné...

L'Ordre s'organise en provinces, puis en Commanderies.
Le chroniqueur anglais, Mathieu Paris, parle de "9000 Manoirs" au milieu du XIIIème siècle, un nombre sans doute exagéré.

L'Europe constitue "l'arrière" où les Templiers gèrent les fonds pour leur coûteuse mission. Leur magot permet d'édifier des forteresses tel que le château de Safed qui peut abriter 2200 personnes.
Coût de la construction : plus d'un million de besants, une somme colossale !

En une décennie, les Templiers deviennent archiprospères.
Ils cèdent les terres peu rentables, en achètent d'autres, privilégiant céréales et élevages. Dans les champs, pas l'ombre d'un chevalier.
Ce sont des serviteurs, des serfs (paysans) et parfois des esclaves qui triment.

Les revenus s'envolent : en Angleterre, les Commanderies rapportent 857 livres en 1185 et cinq fois plus en 1308 (soit 4285 livres).



MOINES ET SORCIERS ?

Les Templiers voient se réaliser le proverbe "l'argent appelle l'argent".
Les voilà banquiers.

Ceux qui partent à la Croisade leur confient leurs biens ou leur argent. Ces dépôts sont conservés dans des "huches", ancêtres des coffres forts, que l'on ne peut ouvrir qu'en présence du propriétaire.

Même les Rois doivent s'y plier.
Ainsi, 30 000 livres manquaient pour payer la rançon du Roi Saint-Louis prisonnier.
Cette somme, les Templiers la détiennent à bord d'un navire mais refusent qu'on y touche en l'absence du "client".

Coup de sang d'un chevalier fançais qui brise la huche et s'en empare au mépris de la morale bancaire...

De fait, le Temple propose presque tous les services d'une banque avant l'heure. Il ouvre des comptes dont les détenteurs peuvent déposer et retirer de l'argent, se porte caution dans des opérations financières, garde des biens sous séquestre.

Et surtout, il prête en évitant les intérêts, condamnés par l'Eglise.
Malins, les Templiers, à défaut d'intérêts, font payer des amendes en cas de remboursement tardif ou conservent en gage les biens de l'emprunteur...

Résultat : pendant tout le XIIIème siècle, les plus grands monarques confient leurs trésors aux Templiers.
Les Rois de France successifs,

 

Louis VII




Philippe Auguste




Saint-Louis
(Ou Louis IX)



renouvellent leur confiance à l'Ordre, plaçant sous sa garde une grande partie du Trésor Royal.

Mieux : dans certains cas, c'est un Templier qui règle les fonctionnaires ou la solde des militaires du Roi de France !

Un homme va torpiller cette belle entente :
le Roi de France, Philippe le Bel.




Accusant les Templiers de "Sorcellerie", leur faisant avouer sous la torture des pratiques interdites, tel un culte à une idole nommée Baphormet, il obtient la disparitionn de l'Ordre en 1312.

Pourquoi ce coup de hallebarde dans le contrat ?

D'abord, en nuisant aux Templiers protégés par la Papauté, le Roi de France règle ses comptes avec le pape.
Mais aussi, il y a la fortune des moines soldats.
Et Philippe a d'énormes besoins pour financer des guerres telles que sa conquête de la Flandre.

Comme il s'est déjà approprié les biens des Juifs et des Lombards (des banquiers italiens), les Templiers sont les suivants sur la liste.

Mauvaise pioche...Le Pape, contraint d'avaler la disparition des chevaliers du Temple, confie leurs biens aux Hospitaliers de Saint-Jean, un autre ordre de moines soldats.

Philippe le gourmand n'aura qu'un lot de consolation.


*Depuis, des légions de chasseurs de trésors remuent la terre pour grapiller quelques miettes de l'Or perdu des Templiers.

Jusqu'à aujourd'hui, en pure perte...




**LEXIQUE**

Un Ordre monastique est une communauté de moines qui suivent une règle. Chez les Templiers, la "règle latine" rédigée en 1128 lors du concile de Troyes, prévoit plusieurs sortes de membres : les chevaliers, recrutés dans la noblesse et seuls habilités à porter la robe blanche - sergents et écuyers, issus du peuple et de la bourgeoisie - les prêtres - les serviteurs.

Commanderie : est une exploitation agricole dont les bâtiments sont fortifiés.

Séquestre : dépôt effectué entre les mains d'un tiers pendant la durée d'une contestation, d'un procès.

Besant : monnaie d'or de l'empire byzantin.



29/08/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres