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Dernier cri du Corail !

Les récifs coralliens sont des lieux exceptionnels et indispensables à la vie marine qui se concentrent principalement dans la région indo-pacifique et en mer des Antilles. 
On les retrouve principalement dans des eaux bien éclairées, chaudes et peu profondes.

Les récifs coralliens sont constitués d'animaux qui vivent en colonie : 
les polypes. Ceux-ci se multiplient et s'accumulent en développant un exosquelette calcaire qui contribue à l'édification de véritables structures vivantes. 
De plus, ces polypes vivent en symbiose avec de minuscules algues ou zooxanthelles qui apportent l'essentiel de la nourriture dont ils ont besoin.


Les récifs coralliens sont indispensables à la vie des océans et sont extrêmement précieux :

  • Véritables barrières protectrices contre l'érosion marine et la houle : un récif corallien peut absorber jusqu'à 90 % de la force d'impact d'une vague ;
  • Production de biomasse vivante plus importante que tout autre habitat marin ;
  • Abri d’une biodiversité inégalée : de nombreuses espèces marines y trouvent refuge, nourriture et lieu pour se reproduire ;
  • Source de nourriture pour de nombreuses populations côtières : environ 500 millions de personnes en dépendent ;
  • Largement méconnus, ils abritent sans aucun doute des espèces qui seront de précieux alliés pour la médecine de demain. Déjà, de nombreux organismes produisent des substances notamment utiles contre l'arthrite et le cancer.
  • Beauté & Variété exceptionnelles qui ne laissent personne indifférent.

Selon un rapport du programme des Nations Unies pour l'environnement, près d'un tiers des coraux ont déjà disparu et la perte devrait s'élever à 60% d'ici 2030.


Meurtre sous nos yeux de la Grande Barrière de Corail !


Une étude menée pendant près de 30 ans vient de dresser l'état de santé de la Grande Barrière de corail australienne, considérée par certains comme la huitième merveille du monde. De 1985 à 2012, plus de 2200 relevés ont été effectués sur 214 récifs coralliens représentatifs de la Grande Barrière. 

Les résultats sont catastrophiques !

La Grande Barrière a déjà perdu la moitié de ses coraux !!!!


La Grande Barrière de corail australienne, apparue lors de la dernière glaciation – au moment de sa fonte précisément -, s'étend sur plus de 2 000 km et couvre 348 000 km², un édifice naturel fabriqué par des êtres vivants et visible depuis l'espace !


Il s'agit du plus grand système de récifs coralliens du monde avec quelques 400 espèces de coraux fréquentés par plus de 1500 espèces de poissons, des petits gobies aux requins-baleines et plus de 5000 espèces de mollusques. C'est aussi l'habitat d'espèces menacées d'extinction, comme le Dugong et la grande tortue verte.


En seulement 27 ans, elle a perdu la moitié de ses coraux vivants selon l'Australian Institute of MarineScience à l'origine de cette étude phénoménale.

Cette disparition s'explique à :

  • 48% par les dégâts des tempêtes : 34 cyclones ont touché la Grande Barrière de corail depuis 1985 ;
  • 42 % par les étoiles de mer « couronnes d'épines » dévoreuses de coraux ;
  • 10 % par le blanchiment : un phénomène qui s'explique lorsque les algues symbiotiques des coraux sont expulsées des polypes suite à un stress (réchauffement des eaux, pollution...)

Les solutions :

- Stopper les tempêtes ? Impossible.

- Arrêter les étoiles de mer « Couronnes d’épines » ? Cela peut être possible.

En leur absence, la couverture de corail devrait augmenter de 0,89% par an, malgré les effets des tempêtes et du blanchiment. 
Ainsi, les chercheurs estiment qu'il est urgent de maîtriser la prolifération de ces étoiles de mer, en améliorant la qualité de l'eau. En effet, ce sont les nitrates, conséquences de l'élevage intensif qui alimentent ce phénomène.

Avant l'arrivée des colons européens, la plus grande partie de la côte continentale de l'Australie était recouverte de forêts. 
Maintenant, la culture de la canne à sucre, l'élevage et les stations balnéaires laissent des millions de tonnes de sédiments, de fertilisants et de pesticides s'accumuler dans le lagon de la Grande barrière de Corail.

Les gigantesques panaches marins qui en sont issus forment des nappes qui obscurcissent et étouffent les prairies marines compromettant la survie de tout l'écosystème.


En France, nous avons les algues vertes, en Australie, ce sont les étoiles de mer. 
Dans les deux cas, les activités humaines, et ici l'élevage, sont à l'origine d'un déséquilibre grave des écosystèmes.


Les récifs coralliens génèrent des dizaines de milliards de dollars de revenus touristiques chaque année dans le monde et l'enjeu de leur préservation est autant écologique qu'économique. Il y a donc cette responsabilité de bien s’en occuper, cette étude est un sacré rappel, brusque certes mais nécessaire, que l’on ne peut pas ignorer.


*Si la tendance se poursuit, la couverture corallienne pourrait avoir diminué de moitié encore d'ici 2022.

Ce qui est intéressant, c’est que la tendance à la baisse varie selon les régions. Par exemple, dans le nord de la Grande Barrière de corail, la couverture de récif est restée relativement stable, alors que dans les régions du sud, on constate la perte la plus spectaculaire de coraux, en particulier au cours de la dernière décennie, quand les tempêtes ont ravagé de nombreux récifs.



Les chercheurs se sont donnés pour objectif de mieux comprendre le cycle de vie de cette étoile de mer afin de réduire sa prolifération. 
Cependant, la meilleure solution sur laquelle il faut insister, selon eux, doit venir de l'amont, c’est-à-dire de l’amélioration de la qualité de l'eau trop chargée en nitrates.



10/01/2013
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